Processus de conservation des œuvres de Michel Blazy

Michel Blazy
Collection de chaussures, 2014
Chaussures, plantes, terre, eau, structure en alliage métallique laqué et plastique, éclairage intégré
Collection NMNM, n°2019.1.1
Photo NMNM/Damien L’Herbon de Lussats

Lorsque le changement d’état fait œuvre, les moyens de préservation relèvent d’une série d’opérations à renouveler au fil du temps.

Disposé au sol, vertèbre après vertèbre, Ver dur représente un étrange squelette. En s’approchant, celui-ci se révèle être constitué de biscuits pour chiens, en forme d’os.
Il pourrait s’agir d’un squelette de reptile, d’un monstre échoué, ou comme son titre semble l’indiquer, d’un lombric, paradoxalement vertébré. Le titre de l’œuvre évoque aussi les «verdures», tapisseries végétales de la fin du Moyen Âge. Invoquant les notions de paysage et de nature morte, l’œuvre se déploie en fonction de l’espace d’exposition. En attendant sa prochaine présentation, les biscuits sont conservés en poches hermétiques pour les protéger des insectes qui pourraient à leur tour se nourrir de leur substance.

L’érable Sans titre, présenté dans le jardin de la Villa Paloma, suit naturellement le rythme des saisons. A chaque printemps, lorsque les branches se dénudent de leurs feuilles et que les premiers bourgeons apparaissent, les nouvelles pousses sont recouvertes de feuilles d’or.

Sculptcure est composée d’une accumulation de peaux d’oranges pressées. L’approvisionnement continu en pelures fraiches rend perceptible l’évolution en cours. 

Collection de chaussures est un ensemble de paires de baskets dans lesquelles quatre variétés de végétaux ont été plantées. Chaque chaussure contient au moins un arbuste, témoin du temps qui passe. Et c’est au profit de l’épanouissement des plantes que les chaussures se dégradent. 

L’œuvre Peau de bête est activée à chaque exposition : deux couches de crème dessert au chocolat sont appliquées au pinceau sur la surface de l’œuvre pour pallier à son blanchiment naturel. Aussi, l’apparition de fissures nécessite la réalisation de consolidations. 

La nappe recouvrant la table de Nature molle est, elle, vouée à se fissurer jusqu’à la rupture. L’eau qui a été vaporisée sur de fines couches de colle à papier peint lors de sa réalisation s’évapore lentement. Son desséchement en cours suit la rétractation des fruits et légumes qu’elle supporte et qui ont subi le même traitement. La vaisselle réalisée en agar-agar se rétracte et jaunit. Elle est renouvelée lorsque les gobelets sont réduits à la taille de dés à coudre. Les processus de fabrication sont répétés. Les brèches se creusent. Le temps s’écoule. 


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