Laure Prouvost – MoMo 8 Flags

8 FLAGS

Depuis 2021, le programme « 8 Flags » invite des artistes à concevoir des drapeaux pour le toit de la Villa Paloma. Après Shimabuku, Pierre Bismuth et Nick Mauss, le NMNM propose à Laure Prouvost d’investir les huit mâts de la villa, entre deux expositions. Cette période de fermeture du musée est l’occasion d’un projet d’ouverture sur l’extérieur, une correspondance informelle entre deux territoires qu’a priori tout oppose et que l’artiste souhaite relier grâce à des drapeaux puis une chorale et des parades.

MoMo

Monaco-Molenbeeck : s’adresser des signes, faire flotter au vent des drapeaux, relier les sensibilités. Laure Prouvost étire ses bras et nous embarque dans un voyage qui entremêle les langages, fluidifie les relations. Puisant ses forces dans le vent qui agite les drapeaux, dans la mer qui ouvre l’horizon, dans les chants qui unissent les trajectoires, le projet MoMo prend ici son envol avant d’aller rejoindre les rues de Molenbeeck. Les seins sont un motif récurrent, ils font écho à la maternité et à la vitalité des sensations. Dans un traitement distancié du corps réel, ils sont ici fragmentés, renversés, étirés, stylisés. Les drapeaux invitent aussi à se laisser porter par la poésie des textes, à échanger des regards, à prendre part aux chants des enfants que l’on entendra bientôt, porteurs de rêves et de désirs, de tous ces signes que l’on aime s’adresser sans tenir compte des frontières et des distances.

Laure Prouvost vit et travaille à Molenbeeck. En 2014, le NMNM a présenté son installation Wantee lors de l’exposition « Portraits d’intérieurs » et en 2021, à l’occasion de l’exposition « Tremblements », Since he’s gone, weaved by Grand Ma, une tapisserie-vidéo qui fait partie des collections du musée. En 2022, elle proposait Habiter, nager, léviter, méduser, une discussion performée sur la terrasse de la Villa Paloma avec Mathilde Roman. Dans son œuvre, qui entrelace les récits et interpelle le spectateur, elle performe avec son corps, sa voix et provoque des sentiments d’intimité, de proximité qui déjouent les distances réelles. Dans ses récits, les langages se relient, forment de nouveaux sens, projettent des imaginaires inspirés des contextes des expositions autant que des fictions personnelles qu’elle déploie au fil du temps.